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Mardi 30 mars 2021 à 18h 

/// Conférence numérique à retrouver sur le site internet 

La décennie 1990 : mémoires et enjeux dans la transmission de l’histoire de la Shoah ?

par Denis Peschanski, historien, directeur de recherche au CNRS et co-responsable du         programme « 13-novembre », il a publié de nombreux travaux sur le régime de Vichy, la     propagande d’État, la Résistance en France, mais aussi sur la mémoire et la mémorialisation.

La diffusion à la radio du procès d’Adolf Eichmann en Israël en 1961 est un événement qui livre un premier récit du génocide des Juifs par les témoins, face à l’un de ses organisateurs. Dans les années 1970, l’engagement des enfants de déportés portant le souvenir des disparus, favorise la recherche historique sur le rôle de Vichy avant que des livres, celui de  Robert Paxton en particulier, et des films comme Shoah de Claude Lanzmann ne mettent en lumière les faits.

Le tournant majeur de la mémoire de la Shoah sera marqué par les années 1990. Près de   cinquante ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, les camps d’internement sortent peu à peu de l’oubli et la résurgence d’actes antisémites, comme la profanation du cimetière de Carpentras, ou le révisionnisme que certains partis politiques véhiculent, viennent nourrir l’urgence d’un engagement mémoriel.

Le Cercil naît au début des années 1990, dans un contexte qui va contribuer à une reconnaissance  nouvelle de la Shoah à l’éc
helle nationale et internationale. C’est dans la   prolongation de ces événements que les fondateurs du Cercil imaginent la création de ce centre de recherches, d’histoire et de mémoire. En 1995, la reconnaissance par le Président de la République, Jacques Chirac, de la responsabilité de l'Etat français dans la déportation durant l'Occupation marque un tournant décisif dans la mémoire de la Shoah.

Au croisement entre les enjeux de mémoire nationale et de mémoire locale, de quelles évolutions, de ce que Denis Pechanski appelle le « régime mémoriel », le Cercil est-il le témoin ? Entre mémoire de Vichy, mémoire de la Shoah, mémoire des camps d’internement du Loiret, en quoi la décennie 1990 est-elle marquante de cette histoire mémorielle ?

Modération : Annaïg Lefeuvre, responsable du Cercil.

Mercredi 24 mars 2021 à 18h
 
/// Table ronde
Événement numérique à retrouver sur le site internet du Cercil : www.musee-memorial-cercil.fr

Lutter contre la haine

Enjeux et questionnements pour les lieux de mémoire

avec Emmanuel Debono, docteur en histoire de l’IEP de Paris, rédacteur en chef du « DDV », revue Le Droit de Vivre, éditée par la Licra, auteur du livre « Aux origines de l’antiracisme », CNRS éd. 2012 ; 

Iannis Roder, professeur d'histoire-géographie, responsable des formations au Mémorial de la Shoah et directeur de l'Observatoire de l'éducation de la Fondation Jean-Jaurès, auteur du livre « Sortir de l'ère victimaire : pour une nouvelle approche de la Shoah et des crimes de masse », éd. Odile Jacob, 2020.

Depuis sa création il y a 30 ans, le Cercil-Musée Mémorial des enfants du Vel d'Hiv a pour  vocation de transmettre l’histoire et la mémoire, notamment aux jeunes générations.

En proposant une étude sur les camps d’internement en France pendant la Seconde Guerre mondiale, l’action pédagogique vise à ouvrir la réflexion sur le racisme, l’antisémitisme, l’idéologie et sur le contexte qui conduit au génocide.  

À l’heure où les tensions et discriminations enflamment les discours, souvent repris par les réseaux sociaux, de quels outils disposons-nous pour contrer les paroles et les actes de haine en France ? Comment lutter contre toutes les formes de haine ? Quels enjeux pour un lieu mémoriel et pédagogique ?

Modération : Annaïg Lefeuvre, responsable du Cercil.


Organisée dans le cadre de la Semaine d’éducation et d’actions contre le racisme et l’antisémitisme.

Mardi 16 mars 2021 à 18h

/// Conférence

Événement numérique à retrouver sur le site internet du Cercil : www.musee-memorial-cercil.fr

Valentin Feldman (1909-1942)

avec Pierre-Frédéric Charpentier, enseignant, chargé de cours à l’université Toulouse Jean-Jaurès ainsi qu’à l’IEP de Toulouse, autour de son livre « Imbéciles, c’est pour vous que je meurs », CNRS éditions, 2021.

Le 27 juillet 1942, « Imbéciles, c’est pour vous que je meurs », ce cri est lancé par le philosophe et résistant Valentin Feldman aux soldats allemands qui s’apprêtent à le fusiller. Si le mot est devenu célèbre, on en a oublié son inventeur.
Né à Saint-Pétersbourg, réfugié en France après la révolution russe, Feldman est un élève brillant, qui décroche la première place de l’épreuve de philosophie au Concours général en 1927. Neuf ans plus tard, il publie le seul essai paru de son vivant, L’Esthétique française contemporaine. Ses proches se nomment alors Claude Lévi-Strauss, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir ou Georges Politzer.
Confronté aux enjeux intellectuels et politiques de son temps (antifascisme, soutiens au Front populaire et à l’Espagne républicaine, etc...), le jeune homme s’engage volontairement en 1939 sous l’uniforme français. Stationnant à Rethel, il entame son Journal de guerre, un document irremplaçable sur l’effondrement de mai-juin 1940.
Français d’adoption, juif et communiste, Valentin Feldman est de ceux qui s’engagent immédiatement contre l’occupant nazi. Nommé professeur à Dieppe, il lance un journal clandestin, L’Avenir normand. Rattrapé par le statut des juifs de Vichy, il est exclu de l’enseignement à l’été 1941 et bascule dans la clandestinité. Arrêté en février 1942 après un sabotage, il est mis à l’isolement, torturé puis condamné à mort par un tribunal militaire allemand.
Avec Valentin Feldman disparaît l’un des intellectuels les plus prometteurs de sa génération, dont les prémices de l’œuvre future, avortée, seront repris par d’autres : « Il n’y a d’héroïsme que dans l’acte qui engage la vie, qui la place d’emblée, et simplement, spontanément même, à la limite de l’être et du néant. […] Tout le reste est littérature », écrivait-il dans son Journal en août 1941.

Modération : Annaïg Lefeuvre, responsable du Cercil.

Mardi 9 mars 2021 à 18h

/// Rencontre

Événement numérique à retrouver sur le site internet du Cercil : https://www.musee-memorial-cercil.fr/

Se souvenir d'Hélène Berr

avec Mariette Job et Karine Baranès-Bénichou, à l’occasion de la sortie du livre Se souvenir d’Hélène Berr, une célébration collective, éd. Fayard, mars 2021. 


Il est assez curieux ce mot « centenaire » apposé tout près du nom d’Hélène Berr et avec lequel il ose même faire la rime. Presque inapproprié ou anachronique tant Hélène Berr est restée cette jeune femme à la grâce altière et d’éternelle jeunesse.

24 ans au moment où la vie lui est arrachée, en 1945, à Bergen-Belsen, laissant derrière elle son Journal, mais emportant dans le néant toutes les autres promesses d’amour et de créativité qu’elle sentait prêtes à éclore en elle. Pas une année de plus ne viendra égrener le décompte de ce temps qui passe inexorablement, vieillit les visages, mais pas le sien, dessine des projets ou conforte des vocations, mais pas la sienne.

C’est en réponse à cette injustice qu’est née la volonté d’une publication à l’occasion de cette date symbolique. Un hommage certes, mais un hommage pleinement chargé de dire la vie et la mémoire, l’une et l’autre toujours aussi vives. Une célébration de son Journal donc, telle qu'elle l'aurait peut-être souhaitée, par des femmes et des hommes de la sphère publique ou non, sans distinction d’âge, d’appartenance sociale ou religieuse et dont le ressenti serait  aussi un témoignage pour tous les autres partis avec elle, mais sans laisser le moindre mot ni la moindre trace.

Modération : Annaïg Lefeuvre, responsable du Cercil.

Préface de Mariette Job & regards littéraires de Karine Baranès-Bénichou

Contributions de :

Haïm Korsia – Karen Taieb – Ivan Levaï – Antoine Spire – Marcel Cohen – Isabelle Carré – Guila Clara Kessous – Jean-Luc Marchand – le Quatuor Girard – Boris Cyrulnik – Vincent Duclert – Robert Frank – Jérôme Pujol – Julien Coutant et ses élèves Cassandra Lobo et Ornella Neri – Benny Boret.

Organisée en partenariat avec la librairie Les Temps modernes d’Orléans.

 

Jeudi 4 mars 2021 à 15h

à Pithiviers - Rdv à l'ancienne gare
 
/// Visite commentée
 
Sur les traces de l’ancien camp d’internement de Pithiviers
 
Entre 1941 et 1943, 16 000 juifs dont 4 700 enfants sont internés dans les camps de Beaune-la-Rolande et de Pithiviers. D’abord des hommes, arrêtés lors de la première grande rafle de juifs étrangers, la rafle du « billet vert », le 14 mai 1941. Puis des femmes et des enfants, à partir de l’été 1942, suite à la rafle du Vel d'Hiv. Placés sous l’autorité de l
a préfecture du Loiret à Orléans, les camps sont surveillés par des gendarmes et douaniers français.
 
Réservations obligatoires.
Informations et réservations au 02 38 42 03 91.