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Mardi 15 novembre 2016 à 18h
à Orléans - Cercil Musée Mémorial des enfants du Vel d’Hiv

/// Projection en présence de la réalisatrice 
  
Festins imaginaires 
Film documentaire de Anne Georget, Octobre Production, France / Belgique, 70 min, 2014, avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Pour combattre la faim, mais également pour se défendre de la déshumanisation à l’oeuvre dans les camps nazis, des déportés rêvaient de nourriture, dressaient des listes d’aliments et s’adonnaient à des « festins imaginaires ».

Ce fut le cas de Mina Pächter, dont le recueil de recettes composé avec d’autres femmes tchèques en déportation a inspiré à Anne Georget un documentaire original (Les Recettes de Mina, Terezin 1944), suivi d’un livre (Les Carnets de Minna, paru aux éditions du Seuil).
Elle questionne aujourd’hui dans un nouveau documentaire le sens et les implications de cette forme de résistance en milieu concentrationnaire, de Terezin ou Dora à Kawazaki, en passant par Potma, en Sibérie.

Projection mise en place avec le Réseau Éducation et Histoire de la Seconde Guerre mondiale, la Fédération Nationale des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes, association du Loiret ADIRP 45, Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation (AFMD).

Ce film sera également présenté à Thouars au Centre Régional “Résistance & Liberté”, à Bourges au Musée de la Résistance et de la Déportation du Cher et à Maillé à la Maison du souvenir.

Organisée dans la cadre de la 17ème édition du mois du film documentaire.
Mardi 8 novembre 2016 à 20h30
à Orléans, Cinémas Les Carmes

/// AVANT PREMIÈRE NATIONALE EN PRÉSENCE DU RÉALISATEUR

La Passeuse des Aubrais
Film documentaire de Michaël Prazan, Institut National de l’Audiovisuel - Sylvie BLUM coproduction ARTE France/Ina, 81 minutes, 2016.

1942. Un orphelin juif, pourchassé par les nazis.
Une "passeuse" qui lui sauva la vie. Une enquête dans l'histoire pour dénouer les zones d'ombres d'un passé meurtri, dans une France ambivalente et dangereuse. A travers le destin tragique d'une famille, et le regard incertain d'un fils sur son père, 70 ans après les faits, c'est toute l'histoire de l'Occupation, ses martyrs, ses héros anonymes, qui reprend vie sous nos yeux.

Bernard Prazan, a été un enfant caché. Ses parents ont été arrêtés au cours des premières rafles qui ciblaient les Juifs étrangers. Une passeuse, Thérèse Léopold, devait conduire l’enfant alors âgé de 7 ans accompagné de sa soeur de 5 ans, des Aubrais vers la zone libre. Lorsque la passeuse est venue chercher les enfants, elle était accompagnée d’un homme : Pierre Lussac, l’un des collaborateurs les plus actifs de la région d’Orléans.
Bernard Prazan, du haut de ces sept ans, comprends alors que la passeuse était sur le point de les livrer à la Gestapo. Puis qu’elle s’est ravisée. Michaël Prazan, son fils, a retrouvé et filmé cette femme qui était encore en vie et qui a confirmé cette histoire.
C’est cette enquête, à la première personne, que le réalisateur reconstitue dans ce film. Partant de l’entretien de son père réalisé par l’INA, auquel répond celui qu’il a filmé de la passeuse.
Il s’est rendu à Orléans, pour faire parler les archives sur le collaborateur Pierre Lussac.
Il revient aussi sur les conditions de la disparition de ses grands-parents, l’internement de son grand père à Pithiviers, la spoliation de leurs biens, leur assassinat.

Tarifs habituels des Cinémas Les Carmes. 

Film réalisé avec la collaboration de ICI RDI (Radio Canada), le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, de la Procirep - Société des Producteurs et de l'Angoa et du Centre national du cinéma et de l'image animée.

Le Cercil – Musée Mémorial des enfants du Vel d’Hiv et Georges Joumas, ont accompagné le travail de recherches de Michaël Prazan, à Orléans ainsi que sur les traces de l’ancien camp d’internement de Pithiviers.
Vacances scolaires 

Jeudi 27 octobre 2016
Les fermes de Sologne : persécution des juifs, déportations et sauvetages

/// Randonnée commentée à 14h15
à la Ferme de la Matelotte

Entre juin 1941 et juillet 1942, 386 Juifs internés dans les camps de Pithiviers et de Beaune-la- Rolande, sont transférés dans trois fermes désaffectées situées en Sologne : c’est la préfecture d’Orléans qui assure la gestion de ce qu’elle nomme parfois les « kommandos de Sologne ». Après leur transfert en juillet 1942 au camp de Pithiviers, ces hommes seront déportés à Auschwitz. Effectué sur les lieux mêmes où rien n’a changé, ce parcours permet grâce à des témoignages et des documents d’archives de comprendre la vie quotidienne de ces internés, ainsi que leurs relations avec la population locale qui va aider des familles juives persécutées et ainsi les sauver.

Point de départ : Ferme de la Matelotte, en provenance de Cerdon, en direction d’Argent-sur-Sauldre (vers l’Etang du Puits), à gauche, après la route qui part à droite vers l’Etang du Puits, et avant la borne qui marque la séparation entre le Loiret et le Cher.

/// Rencontre à 18h
à Cerdon, ancienne école près de la mairie

Philippe Claire
autour de son livre Une autre rafle, Les kommandos de Sologne, CPE Editions.

Mai 1941, plusieurs milliers d’hommes sont arrêtés à Paris lors de la rafle du “billet vert” et transférés aux camps de Beaune-la-Rolande et Pithiviers. Quelques mois plus tard, quatre cents d’entre eux sont envoyés dans des fermes abandonnées en Sologne, pour « assécher les marais », dit-on… Les « hébergés », nom officiel des internés, tissent des liens parfois étroits avec la population locale. Lorsqu’en juin et juillet 1942 tous ces hommes sont déportés à Auschwitz, quelques-uns parviennent à s’enfuir, notamment avec la complicité  de fermiers voisins.

Journée organisée avec la mairie de Cerdon, l’Association des Randonneurs Sullylois, l’Office de tourisme de Sully, le Club de lecture de Cerdon et les Œuvres Universitaires du Loiret.
Vacances scolaires d’automne 2016

Mardi 25 octobre 2016 à 15h
au Cercil—Musée-Mémorial des enfants du Vel d’Hiv

/// Projection

Un sac de billes
de Jacques Doillon, 1975, Renn Production, 1h36


Paris, en 1942. Un coiffeur juif d’origine russe est frappé par les mesures antisémites édictées par le gouvernement de Vichy. À la porte de son magasin, une pancarte signale une confession que le port de l’étoile jaune souligne sur les blouses de ses enfants. Les deux fils aînés s’enfuient en zone libre, suivis des plus jeunes, Maurice, treize ans, et Joseph, dix ans. Les deux gamins parviennent à franchir la ligne de démarcation et retrouvent leurs aînés à Menton. Ils s’organisent pour survivre, accueillent leurs parents, eux aussi en fuite, et s’arrangent tant bien que mal de la situation, jusqu’à l’invasion allemande de la zone sud…
Mardi 18 octobre 2016 à 18h
à Orléans – Cercil-Musée Mémorial des enfants du Vel d'Hiv

/// Conférence

Les orphelins du Billet vert
par Nathalie Zajde, maître de conférences en psychologie à l’Université de Paris VIII Saint-Denis. Chercheuse et clinicienne au Centre Georges- Devereux, auteure de Guérir de la Shoah, 2005 et Les enfants cachés en France, 2012, parus aux Éditions Odile Jacob

« Simon s’en souviendra jusqu’à la fin de ses jours : le 14 mai 1941 comme d’habitude, avec son copain Henri, ils prennent la rue des Minimes (Paris 3e) pour rentrer de l’école. Les deux amis dépassent des autocars sta­tionnés devant la caserne. Des hommes sont assis à l’intérieur. Simon n’y fait pas trop attention. C’est Henri, le plus curieux qui observe toujours tout, qui lui dit :
- Tiens ! J’ai vu ton père assis dans le bus !
- Ça m’étonnerait ! Mon père, y sort jamais de son atelier.
Simon ne ment pas. Son père passe ses journées devant sa machine à coudre. Il ne lui est arrivé de quitter l’atelier qu’une fois en pleine journée. C’était lorsque Simon a reçu le prix d’excellence, l’an passé. Ce jour-là, il était drôlement fier le papa de Simon ! Lui qui était arrivé de Pologne en 1928, qui parlait mal le français avec un accent yiddish à couper au couteau. Lui qui travaillait sans relâche et rêvait que ses trois enfants, tous nés à Paris, réussissent de brillantes études supérieures. Mais Henri insiste.
- J’te jure, c’est ton père que j’ai vu !
Alors Simon, incrédule, fait tout de même demi-tour et effectivement, il aperçoit son père, la tête penchée, l’air soucieux, le front contre la vitre. Qu’est-ce qu’il fait là ? En plein jour ? Dans un autocar ? Soudain, il lève les yeux et aperçoit son fils qui le regarde. D’un air énervé, il lui fait signe de rentrer vite à la maison. Simon s’exécute. Sans doute a-t-il eu peur que l’enfant ne soit arrêté à son tour. Il voulait peut-être aussi que Simon prévienne sa mère, afin qu’elle prenne ses dispositions. Simon n’a plus jamais revu son père. Ce jour du billet vert, c’est le jour où tout bascule dans la vie de cet enfant de 9 ans, dont les deux parents juifs polonais émigrés ne reviendront pas de déportation. Le 14 mai 1941, Simon, comme des milliers d’enfants juifs parisiens vit, dans sa chair, le com­mencement de la Shoah en France » . Nathalie Zadje
Organisée dans le cadre de l’exposition Héritiers

Suivie d’une projection

Les enfants de la Nuit
Film de Frank Eskenazi et François Lévy-Kuentz, 50 min, The Factory Productions, 2014

La « deuxième génération », ces enfants élevés par des parents revenus des camps, n’a jamais pris la parole pour elle-même. Elle fut pourtant la génération de tous les cris, des cauchemars, témoin d’une volonté avide de vivre et de malheurs impossibles à partager. Elle est la génération témoin entre les déportés et nous. Pour la première fois, un film lui est consacré.
En présence du réalisateur Frank Eskenazi