Jeudi 18 mai 2017 à 18h
à Orléans –
Cercil-Musée Mémorial des enfants du Vel d'Hiv
Dans le cadre de la Journée internationale des Musées
Musées et histoires douloureuses : Dire l’indicible dans
les musées
/// Conférence
Les lieux mémoriaux peuvent-ils raconter l’indicible ?
L’exemple du Mémorial aux juifs assassinés d’Europe de
Berlin
par Laurent Aucher, maître
de conférences en sociologie à l’Université d’Orléans, chercheur au CEDETE (Université
d’Orléans), membre du LCSP (Université Paris Diderot)
Si, à l’instar de la madeleine de
Proust, les « lieux de mémoire » jouent un rôle essentiel dans le maintien et
le rappel des souvenirs individuels, ils sont aussi porteurs d’autres enjeux,
notamment sociaux.
S’appuyant sur une enquête par observations des pratiques de
visite réalisée à Berlin en juillet 2014 au Mémorial aux Juifs assassinés
d’Europe (Denkmal für die ermordeten Juden Europas) de Peter Eisenman, le
sociologue montre que cet espace mémorialisé n’est pas neutre. Plus encore, il
est celui duquel sourdent des comportements paradoxaux : alors même qu’il est
conçu pour un usage mémoriel, le dispositif architectural d’Eisenman favorise
des attitudes liées à la société de consommation et de loisirs.