Mardi 22 novembre 2016 à 18h
à Orléans – Auditorium du Musée des Beaux-Arts
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Conférence
Le
procès Eichmann mis en question par les historiennes Sylvie Lindeperg et
Annette Wieviorka
Par Annette Wieviorka, historienne, directrice de recherche émérite au
CNRS, SIRICE-Paris 1-Panthéon Sorbonne et Sylvie Lindeperg, spécialiste de l’histoire du cinéma, professeur
des Universités à Paris 1-Panthéon Sorbonne, membre de l’Institut universitaire
de France, et directrice du CERHEC (Centre d’études et de recherches en
histoire et esthétique du cinéma)
Seuls
deux procès du nazisme peuvent prétendre au statut de lieu de mémoire : le
procès de Nuremberg et celui d’Adolf Eichmann. Comme
tout procès, celui de Jérusalem est une construction juridique réglée par la
loi. En s’adressant au vaste monde, la médiatisation du procès Eichmann a créé
un événement médiatique global. Il y eut bien un « moment » Eichmann qui
installa un premier récit et délimita un avant et un après. À Jérusalem, il
s’est agi d’un « Nuremberg du peuple juif », comme l’affirme Ben Gourion. C’est
en effet ce procès qui constitue le génocide des Juifs en événement distinct.
Parallèlement à la préparation du procès, où les témoignages occuperont une
place centrale, sont mis en place les éléments de sa médiatisation : près de
450 places sont réservées aux journalistes, israéliens ou étrangers.
Car le
procès Eichmann est un must, auquel la fine fleur du journalisme ainsi que
quelques intellectuels qui en rendront compte souhaitent assister. Le procès
est également filmé pour fournir des images aux télévisions des pays couvrant
l’événement. Ces images seront ensuite reprises par le cinéma pour construire
une mémoire et un imaginaire du procès. Une pensée politique forte – éduquer la
jeunesse et souligner l’unicité du peuple juif – un récit raconté de façon
puissante et originale par les témoins qui le portent et une médiatisation
pensée font de ce procès un événement fondateur.
Leur livre Le Moment Eichmann (éd. Albin Michel 2016) a reçu le soutien de la Fondation pour la mémoire de la Shoah.
Modération
: Noëlline Castagnez, maître de conférence en histoire contemporaine à l’Université d’Orléans
Organisée
avec l’Université d’Orléans (la conférence sera suivie
d’une collation au Cercil avant la projection)
Suivie à 20h30 au Cercil-Musée Mémorial
des enfants du Vel d'Hiv
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Projection
Film
documentaire de Olivier Joulie et
Garance Le Caisne 50 min, coproduction Sunset Presse et La
Jolie Prod. 2016
En
Syrie, depuis cinq ans, des hommes ordinaires amassent des preuves de tous les
crimes commis contre la population, quels qu’en soient les auteurs. Dans le
fracas des bombes, ces héros anonymes et méconnus prennent tous les risques
pour qu’un jour, les responsables rendent des comptes devant les tribunaux.
Ibrahim, Othman, Sami César, Adel ou Bassam sont la cheville ouvrière de la
plus importante collecte de preuves jamais observée lors d’un conflit en cours.
Ils ont récupéré des ordres militaires, ramassé des morceaux de bombes, prélevé
des échantillons toxiques, filmé des corps mutilés, archivé des milliers de
témoignages.
Entrée libre dans la limite des places disponibles, réservation conseillée au 02 38 42 03 91