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Mardi 8 novembre 2016 à 20h30
à Orléans, Cinémas Les Carmes

/// AVANT PREMIÈRE NATIONALE EN PRÉSENCE DU RÉALISATEUR

La Passeuse des Aubrais
Film documentaire de Michaël Prazan, Institut National de l’Audiovisuel - Sylvie BLUM coproduction ARTE France/Ina, 81 minutes, 2016.

1942. Un orphelin juif, pourchassé par les nazis.
Une "passeuse" qui lui sauva la vie. Une enquête dans l'histoire pour dénouer les zones d'ombres d'un passé meurtri, dans une France ambivalente et dangereuse. A travers le destin tragique d'une famille, et le regard incertain d'un fils sur son père, 70 ans après les faits, c'est toute l'histoire de l'Occupation, ses martyrs, ses héros anonymes, qui reprend vie sous nos yeux.

Bernard Prazan, a été un enfant caché. Ses parents ont été arrêtés au cours des premières rafles qui ciblaient les Juifs étrangers. Une passeuse, Thérèse Léopold, devait conduire l’enfant alors âgé de 7 ans accompagné de sa soeur de 5 ans, des Aubrais vers la zone libre. Lorsque la passeuse est venue chercher les enfants, elle était accompagnée d’un homme : Pierre Lussac, l’un des collaborateurs les plus actifs de la région d’Orléans.
Bernard Prazan, du haut de ces sept ans, comprends alors que la passeuse était sur le point de les livrer à la Gestapo. Puis qu’elle s’est ravisée. Michaël Prazan, son fils, a retrouvé et filmé cette femme qui était encore en vie et qui a confirmé cette histoire.
C’est cette enquête, à la première personne, que le réalisateur reconstitue dans ce film. Partant de l’entretien de son père réalisé par l’INA, auquel répond celui qu’il a filmé de la passeuse.
Il s’est rendu à Orléans, pour faire parler les archives sur le collaborateur Pierre Lussac.
Il revient aussi sur les conditions de la disparition de ses grands-parents, l’internement de son grand père à Pithiviers, la spoliation de leurs biens, leur assassinat.

Tarifs habituels des Cinémas Les Carmes. 

Film réalisé avec la collaboration de ICI RDI (Radio Canada), le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, de la Procirep - Société des Producteurs et de l'Angoa et du Centre national du cinéma et de l'image animée.

Le Cercil – Musée Mémorial des enfants du Vel d’Hiv et Georges Joumas, ont accompagné le travail de recherches de Michaël Prazan, à Orléans ainsi que sur les traces de l’ancien camp d’internement de Pithiviers.
Vacances scolaires 

Jeudi 27 octobre 2016
Les fermes de Sologne : persécution des juifs, déportations et sauvetages

/// Randonnée commentée à 14h15
à la Ferme de la Matelotte

Entre juin 1941 et juillet 1942, 386 Juifs internés dans les camps de Pithiviers et de Beaune-la- Rolande, sont transférés dans trois fermes désaffectées situées en Sologne : c’est la préfecture d’Orléans qui assure la gestion de ce qu’elle nomme parfois les « kommandos de Sologne ». Après leur transfert en juillet 1942 au camp de Pithiviers, ces hommes seront déportés à Auschwitz. Effectué sur les lieux mêmes où rien n’a changé, ce parcours permet grâce à des témoignages et des documents d’archives de comprendre la vie quotidienne de ces internés, ainsi que leurs relations avec la population locale qui va aider des familles juives persécutées et ainsi les sauver.

Point de départ : Ferme de la Matelotte, en provenance de Cerdon, en direction d’Argent-sur-Sauldre (vers l’Etang du Puits), à gauche, après la route qui part à droite vers l’Etang du Puits, et avant la borne qui marque la séparation entre le Loiret et le Cher.

/// Rencontre à 18h
à Cerdon, ancienne école près de la mairie

Philippe Claire
autour de son livre Une autre rafle, Les kommandos de Sologne, CPE Editions.

Mai 1941, plusieurs milliers d’hommes sont arrêtés à Paris lors de la rafle du “billet vert” et transférés aux camps de Beaune-la-Rolande et Pithiviers. Quelques mois plus tard, quatre cents d’entre eux sont envoyés dans des fermes abandonnées en Sologne, pour « assécher les marais », dit-on… Les « hébergés », nom officiel des internés, tissent des liens parfois étroits avec la population locale. Lorsqu’en juin et juillet 1942 tous ces hommes sont déportés à Auschwitz, quelques-uns parviennent à s’enfuir, notamment avec la complicité  de fermiers voisins.

Journée organisée avec la mairie de Cerdon, l’Association des Randonneurs Sullylois, l’Office de tourisme de Sully, le Club de lecture de Cerdon et les Œuvres Universitaires du Loiret.
Vacances scolaires d’automne 2016

Mardi 25 octobre 2016 à 15h
au Cercil—Musée-Mémorial des enfants du Vel d’Hiv

/// Projection

Un sac de billes
de Jacques Doillon, 1975, Renn Production, 1h36


Paris, en 1942. Un coiffeur juif d’origine russe est frappé par les mesures antisémites édictées par le gouvernement de Vichy. À la porte de son magasin, une pancarte signale une confession que le port de l’étoile jaune souligne sur les blouses de ses enfants. Les deux fils aînés s’enfuient en zone libre, suivis des plus jeunes, Maurice, treize ans, et Joseph, dix ans. Les deux gamins parviennent à franchir la ligne de démarcation et retrouvent leurs aînés à Menton. Ils s’organisent pour survivre, accueillent leurs parents, eux aussi en fuite, et s’arrangent tant bien que mal de la situation, jusqu’à l’invasion allemande de la zone sud…
Mardi 18 octobre 2016 à 18h
à Orléans – Cercil-Musée Mémorial des enfants du Vel d'Hiv

/// Conférence

Les orphelins du Billet vert
par Nathalie Zajde, maître de conférences en psychologie à l’Université de Paris VIII Saint-Denis. Chercheuse et clinicienne au Centre Georges- Devereux, auteure de Guérir de la Shoah, 2005 et Les enfants cachés en France, 2012, parus aux Éditions Odile Jacob

« Simon s’en souviendra jusqu’à la fin de ses jours : le 14 mai 1941 comme d’habitude, avec son copain Henri, ils prennent la rue des Minimes (Paris 3e) pour rentrer de l’école. Les deux amis dépassent des autocars sta­tionnés devant la caserne. Des hommes sont assis à l’intérieur. Simon n’y fait pas trop attention. C’est Henri, le plus curieux qui observe toujours tout, qui lui dit :
- Tiens ! J’ai vu ton père assis dans le bus !
- Ça m’étonnerait ! Mon père, y sort jamais de son atelier.
Simon ne ment pas. Son père passe ses journées devant sa machine à coudre. Il ne lui est arrivé de quitter l’atelier qu’une fois en pleine journée. C’était lorsque Simon a reçu le prix d’excellence, l’an passé. Ce jour-là, il était drôlement fier le papa de Simon ! Lui qui était arrivé de Pologne en 1928, qui parlait mal le français avec un accent yiddish à couper au couteau. Lui qui travaillait sans relâche et rêvait que ses trois enfants, tous nés à Paris, réussissent de brillantes études supérieures. Mais Henri insiste.
- J’te jure, c’est ton père que j’ai vu !
Alors Simon, incrédule, fait tout de même demi-tour et effectivement, il aperçoit son père, la tête penchée, l’air soucieux, le front contre la vitre. Qu’est-ce qu’il fait là ? En plein jour ? Dans un autocar ? Soudain, il lève les yeux et aperçoit son fils qui le regarde. D’un air énervé, il lui fait signe de rentrer vite à la maison. Simon s’exécute. Sans doute a-t-il eu peur que l’enfant ne soit arrêté à son tour. Il voulait peut-être aussi que Simon prévienne sa mère, afin qu’elle prenne ses dispositions. Simon n’a plus jamais revu son père. Ce jour du billet vert, c’est le jour où tout bascule dans la vie de cet enfant de 9 ans, dont les deux parents juifs polonais émigrés ne reviendront pas de déportation. Le 14 mai 1941, Simon, comme des milliers d’enfants juifs parisiens vit, dans sa chair, le com­mencement de la Shoah en France » . Nathalie Zadje
Organisée dans le cadre de l’exposition Héritiers

Suivie d’une projection

Les enfants de la Nuit
Film de Frank Eskenazi et François Lévy-Kuentz, 50 min, The Factory Productions, 2014

La « deuxième génération », ces enfants élevés par des parents revenus des camps, n’a jamais pris la parole pour elle-même. Elle fut pourtant la génération de tous les cris, des cauchemars, témoin d’une volonté avide de vivre et de malheurs impossibles à partager. Elle est la génération témoin entre les déportés et nous. Pour la première fois, un film lui est consacré.
En présence du réalisateur Frank Eskenazi
Mardi 11 octobre 2016
à Orléans – Cinémas Les Carmes

/// Projections scolaires

Vichy, la mémoire empoisonnée
film de Michaël Prazan, documentaire, France, 90 min, Talweg Production, 2016, avec la participation de France Télévisions, Planète +, du CNC, de la Procirep Angoa et de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
 
Vichy, son système collaborationniste, ses crimes ont longtemps été passés sous silence par un pouvoir politique soucieux d’oublier le passé, et de réconcilier tous les Français. La reconnaissance officielle n’est venue qu’en 1995 avec le discours historique du Président Chirac qui parle même “d’une injure à notre passé et à nos traditions”. Si des livres, des films et l’inlassable travail des historiens ont aidé à faire évoluer les consciences et percer le tabou, c’est surtout la société civile qui a mené le combat contre la falsification et le déni, au nom de la vérité et de la justice.

Séance scolaire à 10h à Pithiviers (complet)

Séance scolaire à 14h cinéma Les Carmes (complet)
Dimanche 9 octobre 2016

à 14h
à Blois - Salon du livre, Halle aux Grains stand n°118

/// Signature

Philippe Claire
auteur de Une autre rafle, CPE Editions, 2016.

Mai 1941, plusieurs milliers d’hommes sont arrêtés à Paris lors de la rafle du “billet vert” et transférés aux camps de Beaune-la-Rolande et Pithiviers. Quelques mois plus tard, quatre cents d’entre eux sont envoyés dans des fermes abandonnées en Sologne, pour « assécher les marais », dit-on… Les « hébergés », nom officiel des internés, tissent des liens parfois étroits avec la population locale. Lorsqu’en juin et juillet 1942 tous ces hommes sont déportés à Auschwitz, quelques-uns parviennent à s’enfuir, notamment avec la complicité de fermiers voisins.

à 15h
à Blois – Maison de la BD

/// Rencontre

Du cliché à la mémoire
avec Séverine Tréfouël, autour de Cartier-Bresson, Allemagne 1945, de Sylvain Savoia et Jean-David Morvan, éd. Aire Libre, 2016 et Florent Silloray, autour de Capa, L’étoile filante, éd Casterman, 2016.

« Résumer un drame de l’histoire en une image est souvent le rôle réducteur dans lequel on voudrait enfermer le travail des grands reporters de guerre. Aujourd’hui la bande dessinée donne à voir l’ensemble du contexte historique autour d’une photographie qui a imprimé la conscience collective, mais permet aussi de mieux connaître la personnalité et l’engagement de son auteur. » Laurent Mélikian.

Modération : Laurent Mélikian, journaliste.
Samedi 8 octobre 2016

à 11h
à Blois - Salon du livre, Halle aux Grains stand n°118

/// Signature

Magali Favre
auteure de Un violon dans la tourmente, Oskar éditions littérature jeunesse, 2013.
 
1942, au coeur de la Sologne, la famille d’Itségo est arrêtée. Seul avec son violon, le jeune Manouche réussit à s’enfuir et trouve refuge dans la roulotte abandonnée de son grand-père.
À Paris, Myriam, son petit frère et sa mère sont arrêtés lors de la rafle du Vel d’Hiv. Internée dans le camp de Pithiviers, sa mère lui ordonne de s’enfuir avec son petit frère.
Myriam et Itségo, que tout sépare, vont se croiser. Face aux terribles persécutions, ils disposeront d’un violon, d’un livre et de leur immense courage.

à 14h
à Blois - Salon du livre, Halle aux Grains stand n°118

/// Signature

Charles Waserscztajn
 auteur de Sauvé d’Auschwitz par l’Assistance publique, éd. Cercil, 2016.

Pour Charles Waserscztajn, tout a commencé par une erreur sur son dossier d’enregistrement à l’Assistance publique, le 6 décembre 1940. Tauba, sa mère, jeune femme juive polonaise réfugiée en France depuis 1938, totalement démunie, sans solution, pense confier «provisoirement» son enfant à l’institution publique. En fait, elle enregistre un abandon «définitif». Cette erreur sauvera l’enfant de la déportation, mais elle aura d’autres conséquences, tragiques : elle séparera définitivement l’enfant de sa mère. Et celle-ci, engagée dans de nombreuses démarches pour récupérer son enfant, refusera de quitter Paris, au péril de sa vie…
Nouvelle édition du Cercil
Vendredi 7 octobre 2016 

à 11h
à Blois - Salon du livre, Halle aux Grains stand n°118

/// Signature

Karen Taïeb
Co-auteure du livre Paula, survivre obstinément, avec Paulette Sarcey, éd. Tallandier, 2015.

« Maman, écris ! les enfants de Paulette Sarcey, née Szlifke, n’ont cessé de le lui répéter au fil des ans. Il fallait que leur mère, entrée dans la Résistance, dans la MOI, dès 1940, témoigne de ce qui lui était arrivé. Paulette, alias Paula, s’en sentait incapable. C’est chose faite aujourd’hui grâce à Karen Taieb, responsable des archives au Mémorial de la Shoah de Paris et à sa persévérance. Celle-ci a trouvé les mots pour que Paulette se penche sur son passé. Et quel passé ! D’une famille juive polonaise installée d’abord au coeur du Pletzl parisien puis à Belleville, la jeune fille devient amie avec Marcel Rayman, qui assassinera Julius Ritter, le responsable du ST0 à Paris et sera arrêté puis fusillé au Mont Valérien. À la MOI, elle rencontre aussi son premier amour, Henri Krasucki, déjà certain de ses engagements à gauche. Dès 1940, Paulette s’occupe de tracts, transmet des messages, défile pour un 14 Juillet interdit par l’occupant et… met le feu à un poteau indicateur en allemand ! » Ariane Bois, l’Arche.


à 14h
à Blois - Salon du livre, Halle aux Grains stand n°118

/// Signature

Charles Zelwer
auteur de Face au miroir sans reflet, l’Harmattan, 2014.

Caché à 18 mois dans une famille d’accueil catholique en 1942, Charles retrouve ses parents juifs à la Libération. Cette période d’isolement, de non-dits sur sa véritable situation et de maltraitance lui laisse des séquelles. Pour s’adapter à la vie sociale, construire une vie familiale et professionnelle, il lui faudra se réapproprier les significations de ses souvenirs.

à 16h
à Blois - Salon du livre, Halle aux Grains stand n°118

/// Signature

Colette Zeif
auteure de Ne dis pas ton nom et cache-toi, Les impliqués éditeurs, 2015.

Colette et sa sœur voient leur vie basculer ce 16 juillet 1942. Au pays de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, leur mère est arrê­tée et envoyée à la mort, simplement parce qu’elle est juive. Les deux sœurs échappent à la rafle mais policiers français et nazis sont partout dans Paris. Colette doit partir se cacher. Mais où al­ler quand on a que 5 ans ?
75 ans plus tard, Colette retrouve son regard d’enfant pour nous entraîner dans sa fuite pour la vie.

à 18h15
à Blois - Amphi 1, Université

/// Rencontre

Vie et mort à Ravensbrück

avec Sarah Helm autour de son ouvrage Si c’est une femme, Vie et mort à Ravensbrück, Editions Calmann-Lévy, 2016.

De 1939 à 1945, au camp de Ravensbrück, 132 000 femmes et enfants furent les victimes silencieuses des nazis. Résistantes, Tsiganes, Juives, Témoins de Jéhovah, handicapées, prostituées, elles étaient pour le Reich des déclassées, des « bouches inutiles ». Parmi elles, 8 000 Françaises dont Germaine Tillion, Adélaïde Hautval et Geneviève de Gaulle-Anthonioz. Fruit d’un travail d’enquête minutieux à travers le monde à la rencontre des dernières rescapées et des familles des déportées, ce livre exceptionnel redonne la parole à ces femmes, vibrantes héroïnes d’une histoire restée trop longtemps marginale.

Intervention de Georges Hauptmann, professeur honoraire de la Faculté de Médecine de Strasbourg, co-auteur avec Maryvonne Bruanschweig de la biographie d’Adélaïde Hautval, internée à Pithiviers en tant qu’amie des Juifs, déportée à Auschwitz puis Ravensbrück.
Publication par le Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoah.

Modération : Pierre-Emmanuel Dufayel, doctorant à l’Université Caen Basse-Normandie.

Traduction par Monique Lannic.
 A l’occasion des Rendez-vous de l’Histoire, le Cercil sera présent de manière continue au Salon du livre sur le stand n°118 et s’associe à différents événements. 

Jeudi 6 octobre 2016 à 16h30
à Blois - Château, Salle Mansart

/// Conférence

Partir ou rester : cruel dilemme pour les internés juifs des camps de Pithiviers et Beaune-la-Rolande (mai 1941-juillet 1942)

par Catherine Thion, docteure en histoire, chargée de recherches au Cercil.

Les hommes juifs internés à Pithiviers et Beaune-la-Rolande à partir du 14 mai 1941 espèrent une libération prochaine. Mais seuls quelques-uns d’entre eux sont libérés au cours de l’été 1941. Pour les autres, l’internement se prolongeant, l’évasion devient une autre solution possible pour sortir du camp.
Mais partir de cette façon, est-ce aussi simple ?