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Mardi du cercil Mardi 14 mai 2013 à 18h
Inauguration de l'exposition

« Provisoirement non-déportables »« Conjoints d’aryenne » internés dans les camps du Loiret, déportés sur l’île anglo-normande d’Aurigny.

Présentée au Cercil du 15 mai au 10 novembre 2013


Affiche expo Provisoirement non-déportablesExposition pensée et conçue par l’équipe du Cercil, sous le commissariat de Benoît Luc et de Catherine Thion.

Cette exposition présente un aspect peu connu de la Seconde Guerre mondiale et de la Shoah : la déportation des internés juifs sur l’île anglo-normande d’Aurigny.


Dans cette île, les nazis déportèrent 5 000 hommes, dont 855 Français, afin de les faire travailler pour l’organisation Todt, chargée de construire le Mur de l’Atlantique ; parmi eux, 260 Juifs qui avaient été internés dans les camps de Pithiviers et Beaune-la-Rolande, majoritairement des hommes mariés à des femmes non juives, jugés un temps « non-déportables ».







"Jamais je n’ai eu tant de souffrance que depuis que je suis sur cette ile… »
21 septembre 1943, Georges Kovacs à Gilberte, sa femme.


« ça fait un moment que je suis ici, je ne voulais pas te tracasser mais ça devient dur… »
12 décembre 1943, Abraham Noz à sa femme Françoise.


Abraham Noz est arrêté le 18 juillet 1942 à Bresles (Oise). Interné de longs mois à Drancy, puis du 9 mars au 12 juillet 1943, au camp de Beaune-la-Rolande, avant d’être renvoyé à Drancy. Le 16 juillet, il est transféré dans un camp près de Cherbourg, avec de nombreux Juifs qui, comme lui, ont une femme qui n’est pas juive. Le 12 août 1943, il est déporté sur l’Ile anglo-normande d’Aurigny. En septembre 1944, de retour sur le continent, il s’évade d’un camp du Pas-de-Calais.

Georges Kovacs, Juif hongrois, quitte son pays où sévit la Contre-Révolution néo-fasciste dite « Terreur Blanche » en 1920. Il commence ses études de médecine à Prague mais la Tchécoslovaquie impose également en 1922 un numerus clausus. Georges Kovacs doit partir. En France, il reprend son cursus universitaire. Il rencontre une jeune femme catholique, Gilberte Bouquet, qu’il épouse en 1928. Il choisit la nationalité française. C’est seulement en 1935-36 qu’il peut s’installer comme médecin dans la Vienne, puis au Mans, dans la Sarthe. Il a déjà deux enfants. Très vite, après l’armistice voulu par Pétain, il devient victime des lois antisémites de Vichy et des lois nazies. C’est en tant que Juif « conjoint d’aryenne » qu’il est interné à Drancy en 1942 puis déporté sur l’île d’Aurigny en 1943.